vendredi 26 octobre 2012

De Barcelone à Madrid : le bordel

Fiesta de pigeons sur la Playa Catalunya
Charles m'avait laissé seul dans la chambre de ma pension de miséreux pour mon dernier 24 heures à Barcelone.

Le plan était simple, un peu de photos (ci-jointes), du shopping et trouver un logis pour mes quatre nuits à Madrid.



Plusieurs sources d'eau sont disponibles dans la vieille cité
Le jour du départ, je retrouve mon vélo dans une forme splendide après 76 EU de retouches, nécessaires suites aux 1300 km effectués entre Strasbourg et Barcelone.


Même sur la Rambla, les gens s'abreuvent
Or, une surprise m'attendait à la gare de train. Le commis m'annonça que les vélos ne pouvaient pas monter à bord des trains rapides et que je devais le démonter, prendre le train de 22h et arriver à Madrid à 7h30 le lendemain. Il était 11h... J'ai contacté Petite pour avoir son avis. Il était hors de question que je reste une nuit de plus à Barcelone. Soit que je repartais par la côte tel que prévu dans le plan initial ou soit je flânais une journée de plus... au soleil. "Prends ton temps, promène toi et reviens à la gare vers 20h" dit-elle, rassurante. Vendu.


Les drapeaux revendiquant la nation
Catalogne sont omniprésents à Barcelone
Tapas, cafés et photos jusqu'à 20h. De retour à la gare - PAAAFFFF ! - mon pneumatique arrière éclate. 3ème crevaison. Parfait, je devais justement tuer deux autres heures...

Lors de l'embarcation, c'est lorsque j'ai vu l'expression du visage du contrôleur du train avec mon vélo que j'ai saisis que l'Espagne N'EST PAS "vélo friendly"... 


Un peu comme ce majestueux taureau de la Rambla Catalunya,
je devais trouver une solution
Arrivé à ma cabine, partagée par cinq autres personnes, j'ai saisi que j'allais passer une nuit blanche. En fait, il n'y avait aucune place pour la bécane. 


Un passage obligé, le gigantesque stade du FC Barcelone

L'objet ne rentrait pas en dessous du lit, ni sur le côté et encore moins dans le passage... Comme un père pour son enfant, j'ai donc couché mon "enfant" dans le lit et j'ai patiemment réfléchis à ce que j'allais faire pour me reposer pendant les 9 heures de train. Voici un live au moment où je découvre que c'est moi qui devrai dormir sur le sol, en dessous du lit, occupé par le vélo :



Vers 6h00 du matin, un passager de ma cabine descend de son lit surélevé, me pile dessus et, heureusement, descend à un arrêt à 1h30 de Madrid. Je saisis cette chance et je grimpe dans son lit. Le bonheur.

Par hasard, lors de mon arrivé les deux yeux pochés à Madrid,
je croise le stade du Real Madrid
Mon premier contact avec Madrid fut donc un peu difficile. Il me fallait un endroit pour dormir, j'avais le corps en compote. Sillonner cette ville en vélo n'est pas évident : en fait, il n'y a aucune infrastructure dans la ville pour faciliter ce mode de transport. Le métro est si bien développé que les madrilènes ne se posent même pas la question. Quant aux artères principales, elles sont doubles, voir triples et il n'y a pas l'ombre d'un espace pour vélos d'indiqué, contrairement à la plupart des villes françaises où j'ai roulé. Bref, même les passants semblaient trouver ma présence ennuyante.

Le soleil se lève sur Madrid et sur le Métropolis
Je trouve alors un hostal bien sympathique vers 11h30, le Condestable, dans un quartier où je me sens comme chez nous, c'est-à-dire entouré de prostituées. Nous y reviendrons dans une autre nouvelle...

Il était si bon ce plat...

36 HEURES PLUS TARD, À MADRID

Cela fait 14 heures que je suis cloué au lit en raison de ce magnifique plat d'escargots que j'ai dévoré avec passion dans un petit marché coquet.

Goya regardait la scène en se bidonnant...
En fait, trois heures après avoir pris le "déjeuner", en pleine visite du Musée Prado, devant "Saturne dévorant un de ses enfants" (un chef d'oeuvre) de Goya, mon ventre m'envoie un texto : "je m'amuse bien avec tes petits escargots mon Chap, mais là, j'en ai ma claque, je les criss dehors dans 5 minutes !"

Et hop, je cours à l'extérieur, croise le regard de la statue de Goya qui me lance une grimace et je me positionne dans les jardins du musée, où je pourrais évacuer tranquille :


Au moment où j'écris ces lignes, je vais mieux. Il pleut. Je prépare le suite du périple en vélo où je tenterai de suivre les traces de Don Quichotte et de Sancho jusqu'à Grenade.

Moi qui rêvais de retrouver la soupe aux escargots que je mangeais douze ans auparavant sur la place du Grand Socco, à Tanger, je crois que j'ai laissé cette idée au côté de Goya, au Musée del Prado.


Velazquez m'avait également à l'oeil pendant ma course dans la cour du Musée
dont il est le personnage principal



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