mercredi 31 octobre 2012

Sexe et prostitution en Espagne (Madrid)

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Journée de pluie avec un thermomètre indiquant 7 degrés à Consuegra. Je décide de prendre une autre nuit dans ce bled aux moulins magnifiques et j'en profite pour terminer mon billet concernant le sexe, les bar à filles (bar-bordel) et la prostitution en Espagne.



La nuit tombée, sur la Rambla de Barcelone,
une autre forme de commerce prend forme
Elle nous avait frappées à Barcelone. À Madrid, la prostitution est une véritable institution.

Il est 11h30. À la recherche de mon hostal, le Condestable, je croise des filles accotées sur les murs des ruelles environnantes. Elles semblent avoir entre 25 et 50 ans, d'origines variées, mais très peu d'espagnoles à première vue. Je remarque les africaines, mais je crois déceler la présence de femmes provenant d'Europe de l'Est. J'en déduis qu'elles "ouvrent boutique" à toutes heures de la journée. Les citadins semblent habitués, je vois les jeunes enfants les saluer et s'amuser avec un ballon avec elles. 


Il est facile de repérer les prostitués plus âgées
 de la Puerta del Sol, à Madrid.
Des policiers marchent à proximité. D'ailleurs, le poste de police de ce quartier est à deux pas. Ils observent, passivement.

Il ne m'en fallait pas plus pour que je pousse l'enquête un peu plus loin. Des discussions avec la responsable de mon hostal et des recherches sur le web me précisent que le statut de la prostitution en Espagne navigue dans une zone floue. 

Elle n'est pas autorisée ni interdite. Les espagnols considèrent cette pratique comme un boulot et préfèrent s'attaquer à d'autres problématiques sociales jugées plus importantes.


Sex shop sur la Rambla, Barcelone
À Barcelone, j'avais remarqué que la marchandisation de la sexualité dépassait ce à quoi nous sommes habitués en Amérique. Par exemple, à l'intérieur des sex shops, en plus des objets sexuels, des sections de danses nues sont souvent présentes. Le plus étonnant reste à venir. Se sont les peep show live...

Au centre de ladite boutique se trouve un espace fermé de forme circulaire. Ce cercle est divisé en 16 espaces accessibles par des portes de type "saloon", où le haut du corps du "voyeur" est caché. Le "curieux" insère deux euros dans le distributeur et une petite fenêtre s'ouvre automatiquement. Le spectacle est varié : deux femmes, un couple, des objets, etc. Quelques minutes plus tard, la fenêtre se referme...


Sex shop à Madrid
Rien de tout cela n'est caché. Au contraire,  une animatrice annonce au micro de la boutique les vedettes de la prochaine joute sexuelle et leur plan de match...

Revenons à Madrid où je suis toujours à la recherche de mon hostal. M'arrêtant sur un coin de rue pour regarder mon GPS, "j'entends" le son d'une fille à la tenue moulante et aux bottes bien hautes qui vient à ma rencontre et engage la conversation (traduction de l'espagnol) :

- Tu as besoin d'aide ? Grrrr... Dit-elle avec un intérêt physique palpable.
- Euuuuuh. Oui. Je cherche cet établissement... Dis-je un peu perplexe.
- Il est dans l'autre rue... Mais entre temps, si tu veux, tu peux venir avec moi dans MON hôtel... Elle est à 100 EU de l'heure.
- Un peu trop cher et ce n'est pas ce que je recherche (mettons dans mon espagnol improvisé) !!! 

Elle me propose donc plutôt 20 minutes pour 40 EU. Je la remercie poliment, rebrousse chemin et quitte. 

Ce n'est qu'un exemple. Il semble exister d'autres situations moins roses où, selon le web, les filles parviennent à séduire les clients avec des prix alléchants, arrivent audit hôtel et sont accueillis par monsieur au gros bras qui fait les poches du client, souvent touriste, sans défense...
Dans une place publique donnant directement sur
la Gran Via, LA rue de Madrid, le phénomène est présent
Où sont les prostituées du pays alors ? C'est la question que je posai à mon informatrice :

- Elles sont dans les maisons closes, les bars-bordels, là où elles touchent un meilleur salaire et où les conditions de travail sont réglementées.

J'explique. Certains endroits disposent de permis de "sexe". Le propriétaire loue des espaces aux femmes pour travailler (légal), mais il ne peut pas percevoir de pourcentage sur les revenus (illégal). Le client entre dans le bar et commande un drink à 15 EU. Une fille l'aborde et il décide de boire un verre avec elle, dans une autre section du bar : 50 EU. Tripotage, collage et autres jeux sont tolérés, bien sûr, dans le but de passer à l'autre étape.

L'autre étape étant le 30 minutes (125 EU) ou 60 minutes (200 EU) dans l'une des "habitationne" située à l'arrière. Selon mon informatrice, il n'y aurait pas de limite quant au nombre de filles, au temps ou au type d'acte. C'est la fille qui décide jusqu'où elle souhaite aller.





L'Espagne traverse une période économiquement difficile depuis 2009 avec un taux de chômage de 25%.

En mai dernier, dans les rues de Valence, des affiches annonçaient la tenue de cours théorique et pratique de prostitution avec un taux de placement de 100%... Conjugué au fait qu'une statistique avancerait que 40% des espagnols aurait déjà payé pour s'offrir des services sexuels, on peut avancer que le sexe reste insensible à la crise... 

Au contraire, il encourage possiblement le phénomène de sa marchandisation.

Pour les plus "curieux", cliquez ici (magazine GQ) et voyez comment l'Espagne utilise le flou juridique pour séduire les voisins français (deuxième vidéo).

Pour les potineux, mon enquête s'est limité à de l'observation non-participante.



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